L’histoire de la FSG Bussigny
Naissance
Mille neuf cent neuf. Le sang neuf coule à Bussigny, dans ce petit village où il faisait bon vivre sur les rives de La Venoge. Il était une fois, en 1909, des ch’tits gars qui se lancèrent à l’aventure. En 1909, tout était aventure, tout était découverte, tout aiguisait la curiosité de chacun. Et bien évidemment la gymnastique faisait partie de ces découvertes qui ont changé le monde. Et Bussigny qui s’appelait à l’époque « Bussigny-sur-Morges » n’échappait pas à cette mode de recherche. Comme aujourd’hui tout est prétexte à faire valoir son originalité, certes il y a beaucoup d’échec mais au moins il y tentative d’innover. C’est certainement ce qu’on du se dire ces garçons pleins d’entrain et de motivation et les familles Croisier, Barraud, Villard, Schmidle, Bally, Baroni, Dumont, Dutoit, Gaillard, Gorgerat, Grin, Loup, Neyret, Rochat, Rossier reconnaîtrons les leurs. Louis Weber est le premier moniteur. Bien sûr cela n’a pas été toujours facile. Car à l’époque certains cassandres avaient le don de mettre les bâtons dans les roues surtout que, question vélo, il n’y avait pas grand-chose en 1909. En tous les cas, la Municipalité de Bussigny voit avec un bon œil la création d’une Société de gym. Et voilà que les 4F se dessinent déjà : Franc, Fort, Fier, Fidèle. Tout ceci pour présenter la première soirée de gym qui se déroulera Au Raisin les 4 et 5 décembre 1909. Et depuis rien n’arrêtera ce mouvement gymnique, ici, à Bussigny. Grand merci à ces jeunes volontaires qui nous permettent, aujourd’hui de pratiquer l’un des plus beaux sports du monde : j’ai nommé la gymnastique. Qu’elle soit artistique, agrès, jeux de ballons, athlétisme et autres.
Les premières années
La SFG (Société Fédérale de Gymnastique) est admise à La Société vaudoise de gymnastique le 7 mars 1910. Et le 24 mars on investit déjà pour un drapeau. Puis ce sera la couronne de laurier à la Cantonale de Payerne en 1911, suivie de bien d’autres Fêtes cantonales. Une couronne de chêne pour sa première participation à une Fête fédérale à Bâle en juillet 1912. Ces Fêtes fédérales qui se suivent mais ne se ressemblent pas sauf l’honneur d’y participer à toutes. En association avec l’Abbaye « Les Laboureurs » de Bussigny, la Section inaugure son deuxième drapeau, le 6 juillet 1974.
Durant la première guerre mondiale
Le 1er août 1914, c’est la mobilisation pour la première guerre. Malgré tout, la vie de la SFG Bussigny continue, avec une participation à la Régionale de La Côte. Et en 1916, c’est la SFG Bussigny qui organise la Régionale de La Côte. A ce sujet, le rédacteur du « Gymnaste Suisse » écrit, je cite : » Avec le précieux concours de citoyens dévoués, nos amis de Bussigny ont organisé une vraie petite Fête cantonale » …et nous étions en période de mobilisation. En 1919 naît dans l’esprit du chef moniteur l’idée de créer une section de pupilles. Il faut dire que le mot « pupille » n’a aucune définition gymnique. Le mystère reste entier. Fête des pupilles qu’elle organisera en 1927. Avant cela, en 1923, on pose la première pierre de la Grande salle.
Création de la section féminine
Le moral des troupes de la SFG Bussigny est au beau fixe puisqu’en 1921 avec sa participation à la Romande, elle ramène une nouvelle couronne de laurier. Dans l’euphorie du moment, une sous-section est née. La sous-section de la Féminine.
1934 – 25 ans et une deuxième guerre mondiale
En 1934, on fête les 25 ans de la Section. La fameuse « corne » est prêtée en 1938 à la section de Renens pour participer à La Fédérale de Winterthur et Frank Simon devient moniteur. La deuxième guerre arrive et la Grande salle qui fait office de aussi de salle de gym est réquisionnée par l’armée. La soirée de 1942 s’est déroulée dans les locaux de NPCK (Nestlé Peter Cailler Kohler), tout comme celle de 1943. La SFG Bussigny investi (25 francs) pour le Noël des enfants du village en 1944.
Fin de la guerre et des couronnes de laurier
Fin de la guerre. 1945. Pierrot Ménétrey, (ancien concierge du collège du Tombay 1) reprend la présidence. Albert Rumpf devient moniteur-chef et Robert Chevalier sous-moniteur. En août Frank Simon, caissier. En août, le 22, on nous rend enfin la Grande salle. L’année suivante, c’est la création d’une équipe de basket-ball. Première couronne laurier-or à la Fédérale de 1947 à Berne. Et en 1949 on inaugure le drapeau des pupilles et pupillettes. On prend le risque de présenter une équipe d’athlétisme à la Romande de Genève en 1952. C’est bien puisque la SFG Bussigny revient avec une deuxième couronne de laurier or. En 1955, à la Régionale de Begnins, la SFG Bussigny aligne…72 participants. En 1959, lors du 50ème, Maurice Bommer est déjà de la partie.
En 1934, vingt-cinq ans après, la FSG Bussigny qui à l’époque s’appelait « Société Fédérale de Gymnastique : SFG » comptait 101 membres, ce qui était déjà très populaire pour une commune composée surtout d’un monde rural. Il faut dire aussi que les distractions n’étaient pas aussi abondantes que maintenant : L’Abbaye, La Jeunesse, La Fanfare, Le Chant. Là, on a fait le tour.
1959 – 50 ans
Pour fêter le cinquantième anniversaire de celle qui s’appelait encore SFG, la société pouvait compter sur 171 membres, tous fidèles et qui étaient fiers de participer, entre 1934 et 1959, à quatre Fêtes régionales de La Côte (le déplacement se faisait presque toujours à vélo), neuf Fêtes cantonales, quatre Fêtes Romandes, quatre Fêtes Fédérales. Il ne fut pas oublié que pendant ce laps de temps, il y a eu la guerre, même si elle nous a épargné, les priorités étaient ailleurs.
Rentrée en fanfare
Et encore vingt-cinq ans plus tard, en 1984, la grande réunion des deux familles de la FSG Bussigny : les hommes et les femmes tiraient à la même corde lors de Fête fédérale à Winterthur, mais à chacun sa semaine. Par contre, une rentrée en fanfare commune avec La Lyre, les autorités communales, L’union de sociétés locales et les flûtes à Gerber nous accueillaient. Petits et grands, chacun avait sa place. Il est à noter que la FSG Bussigny à été l’une des dernières sociétés de Gym à être accueillie en fanfare jusqu’en 2007, dans ce village où il faisait bon vivre.
Une bonne réputation
Entre temps, la FSG Bussigny s’est forgé une réputation des plus flatteuses dans la région de La Côte, emmenée par Sergio Perotti et ses talents de meneur d’hommes. Lui qui fut champion aux jeux Nationaux et en lutte en particulier. Mais ce n’est pas tout, le monde artistique pointait le bout de son nez avec Philippe Urech, champion vaudois en 1969. C’est aussi à cette époque que la FSG Bussigny a été honorée par la présence dans ses rangs de deux vétérans fédéraux : André Petit et Olivier Valet, suivi de près par Reynald Epitaux. D’autres encore entamèrent leur monitorat à cette époque tel que Olivier Crottaz, Grégoire Trottet, Véronique Schir, soutenus par notre doyenne Linda Sciboz et l’incontournable Mireille Baudevin.
1975 – Organisation de la fête régionale
Avant tout cela, en 1975, nous ne saurions passer sous silence l’organisation de la seule et unique Fête régionale des pupilles et pupillettes depuis 1944, à Bussigny. A la présidence : Frank Simon ; Presse : Charles Roggen ; Matériel : Sergio Perotti ; Tombola : Robert Guignet ; Police : Daniel Luthi ; Sanitaire : Madame Perotti, mère ; Subsistance : Jean-Claude Keller ; Terrains : Maurice Bommer.
1988 – Les femmes en force
Et c’est en 1988 que Sergio reçut le titre unique à la FSG Bussigny de Président d’Honneur. Puis en 1999, la FSG Bussigny, enfin surtout son comité se féminisa à outrance. Présidente : Marie-Jo Spir qui prend la succession de Véronique Schir. Entourée de Françoise Frossard, Christiane Perotti, Patricia Lahouegue, Eliane Pathod, Myriam Aeby et enfin quelques rescapés de la classe masculine : Olivier Crottaz, Grégoire Trottet, Roman Jaton.
1999 – 90 ans
Pour ses 90 ans, la FSG Bussigny organise un concours interne mené de mains de maîtres en la personne du Syndic d’alors : Michel Wehrli, du président de l’USL Jacques Bourgeois et du vice-président de la FSG Bussigny, Michael Meyer. Durant cette période, les petits jeunes gymnastes d’Armand Bovay brillaient dans les concours régionaux et cantonaux avec médailles d’or et d’argent, tout comme les Grands jeunes gymnastes d’Olivier Crottaz et Grégoire Trottet. Puis il y eut la création d’un groupe Junior créé par Florian Gloor issu des petits jeunes gymnastes et qui l’emmena à la Fête Romande mixte à La Chaux de Fonds, Fête durant laquelle la FSG Bussigny s’illustra en enlevant le titre de champion Romande.
2009 – 100e
Puis le centième anniversaire arriva en 2009 et sa majestueuse organisation par les membres de la FSG Bussigny, avec aux commandes : Sergio Perotti, Bernard Jaton, Christel Besuchet, André Bignens, Jérôme Duvoisin, Michael Meyer, Françoise Miauton, Véronique Schir, Thibaud Weibel et Brigitte Zurfluh présidente de la FSG Bussigny. Un centième anniversaire avec gala gymnique, inauguration du nouveau drapeau (Maurice Bommer pour l’Ancien, Philippe Urech pour le nouveau) qui est tout de même le signe de ralliement de la FSG Bussigny. Et son incontournable banquet. Dès cette cérémonie digne de la FSG Bussigny, des nouveaux talents s’éveillèrent. La société participa activement et bénévolement à la Gymnastrada de 2011 qui se déroula à Lausanne.
Les années 2010
Toujours avec le même entrain, la FSG Bussigny participa au retour de la Section des Agrès en participant avec ses meilleurs éléments et qui devinrent champion Suisse en individuel (Francis Buchi, Davis Michaud) ou par équipe avec le team vaudois coaché par Jérôme Duvoisin. Et au moment ou j’écris ces lignes le groupe vaudois aux agrès est devenu champion Suisse avec deux Bussignolais en son sein : Francis Buchi et Loïc Weissbrodt. Ainsi va la FSG Bussigny qui va de l’avant et dont l’amélioration est un but en soi.
Voilà à peu près ce qui s’est passé à la FSG Bussigny entre sa première Fête Fédérale en 1912 à Bâle et ses 11258 participants et sa dernière participation en 2019 à Aarau avec plus de 40000 participants.
Ainsi va la gymnastique et ses différents sports qui tiennent une place importante pour l’épanouissement des jeunes et des moins jeunes et qui rappelle l’appartenance à une communauté qui tend à lutter contre une attitude passive de consommation des évènements. Et dire que tout ceci à commencer dans la Grèce antique. Bien sûr nous avons fait un bon bout de chemin depuis cette période avec toujours le même objectif : le bien être du corps et celui de l’esprit.
Bernard Jaton, Janvier 2020